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 Journal d'un vétéran

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NinjaDuck
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NinjaDuck


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MessageSujet: Journal d'un vétéran   Journal d'un vétéran EmptyMer 29 Oct - 20:26

(...)Quelque part, je me dis que la vie est semblable à un rouage de robotique. Il suffit d’une poussière microscopique pour faire basculer son fonctionnement initial. Ma vie ressemble beaucoup à cela, à un rouage simple perturbé par une poussière extérieure. Une poussière maligne qui réduit à néant de belles années de bonheur et d’espérance en l’humanité. En 1968 j’étais parvenu au sommet, à tout juste 30 ans, j’avais obtenu de nombreux prix pour mes recherches, j’avais épousé Martha et notre fille Emily semblait vouloir suivre les traces de son père. J’étais heureux à cette époque, et je peux même affirmer que ce fut la plus belle période de toute ma triste existence.

J’étais loin de me douter que tout allait basculer aussi vite, que ma famille, mon "petit rouage mécanique" si précieux allait être réduite en cendres par un maudit coup du destin. Cette nuit là des cambrioleurs pénétrèrent dans mon domicile. J’étais descendu quelques minutes plus tôt dans la cuisine afin de faire rentrer notre chat, Lili, et les deux hommes paniquèrent en me voyant. L’un d’eux sortit une arme et me toucha dans le dos alors que je tentais de remonter prévenir les filles. Je suis tombé sur le sol, paralysé, la colonne vertébrale atteinte, devant lutter pour garder les yeux ouverts, hurlant de toutes mes forces.

Deux autres coups de feu ont retenti au premier étage, suivis d’une odeur de brûlé.

J’ai vu des ombres passer et s’enfuir alors que les flammes s’étendaient dans mon nid. Je me suis traîné sur le sol pour sauver les filles mais lorsque je suis arrivé à la cage d’escalier, les marches étaient déjà léchées par le brasier. Au jour d’aujourd’hui, je ne sais toujours ni pourquoi ni comment j’ai réussi à ramper en dehors de ma maison en flammes, laissant les corps de mes amours se consumer. Sans moi.

Les mois qui suivirent leur décès furent terribles. Cette nuit m’avait tout pris, ma vie, mon âme, l’usage de mes jambes et mon désir de vivre. Je rentrais peu à peu dans une lente dépression, abandonnant mes recherches, mes amis, pour me noyer dans l’alcool et la soif de vengeance. Mais que peut faire un homme en chaise roulante face au destin ?

Ma rédemption vint environ un an plus tard, après avoir déménagé à San Diego. En sortant d’un bar, ma barbe épaisse encore imbibée d’alcool bon marché, je vis une femme aux prises avec un homme qui tentait d’abuser d’elle. Seul, alcoolisé, en fauteuil roulant, j’ai compris à quel point j’étais pathétique et impuissant face à la violence de ce monde. Les cambrioleurs avaient gagné : mon âme était également carbonisée.
Alors, en un déclic, j’ai saisi un morceau de bois dans une poubelle et je me suis précipité vers l’assaillant en hurlant, faisant tournoyer mon arme de fortune au-dessus de ma tête hirsute.
Surpris, l’homme tenta de me faire face mais devant mon air enragé, il préféra fuir laissant sa malheureuse victime indemne sur le sol de la ruelle... C’est en l’observant s’échapper, en voyant ses pas s’éloigner comme ceux des deux hommes m’ayant pris mon bonheur, que des schémas s’imposèrent dans mon esprit comme de lointains souvenirs. Des plans, des calculs, des données, des armes.

Je venais d’imaginer l’armure de Steel Gray. (...)

Journal d'un vétéran Veteran1

(...) Je ne crois pas qu’on s’improvise justicier masqué, d’ailleurs en y repensant, je ne crois pas que l’on décide de rendre justice dans un joli costume lorsqu’on est un tant soi peu sain d’esprit. A cette époque j’étais envahi par une rage incontrôlable, une soif irrépressible de justice. Je n’avais pas la moindre idée de la manière dont il fallait procéder, de la façon dont il fallait enquêter et aucune piste ne me permettait de remonter jusqu’aux assassins de ma femme et ma fille. Alors, faute de mieux, je décidais de tous leur faire payer. J’avais passé énormément de temps à concevoir ma première armure, empruntant à droite et à gauche les fonds nécessaires pour construire ce prototype, trouvant même un petit boulot d’aide laboratoire pour revenir faire des "heures supplémentaires" la nuit en amadouant la directrice.
J’étais parvenu à construire un exosquelette me permettant de me déplacer correctement et de soulever des charges de dix tonnes au maximum. Ce n’est qu’un peu plus tard que j’allais l’équiper de propulseurs m’octroyant la possibilité de voler sur de courtes distances. Lorsque je compare ce Steel Gray 1 avec les dizaines de modèles qui le suivirent, je me demande encore comme j’ai pu survivre sans me prendre une balle en pleine tête. La chance de ceux qui pactisent avec le Diable certainement.

Mes premières victimes furent de petits malfrats, des pickpockets et autres cambrioleurs sans envergure. Je crois que je ne me contrôlais pas. Ma soif de violence était telle que la plupart finirent à l’hôpital, avec l’incapacité de mastiquer autre chose que de la purée pour le restant de leur vie. J’étais devenu un tueur, un assassin, oubliant mon but premier pour condamner sommairement le premier venu à voir sa main broyée par mon exosquelette de titanium 53.

Heureusement pour moi, j’ai croisé la route de James Mostow avant de sombrer définitivement dans les ténèbres.

Je l’avais pris pour un truand dévalisant un passant, réalisant un peu tard qu’il tabassait simplement un criminel. Si mes coups portèrent, ces derniers n’eurent nullement l’effet escompté. Visiblement je lui avais cassé une ou deux côtes mais il restait debout, le souffle court et le regard empli d’une fureur dévastatrice. Je me trouvais face à mon double, un pauvre justicier pitoyable, ne s’accrochant à la vie qu’à l’aide de ses cauchemars... A la différence près que James ne portait aucune armure de métal, encaissant les coups comme un mur de briques. Et pour cause : il était le fruit de la découverte d’Albert Hoffman, l’inventeur du LSD.

Névropathe, accroc aux hallucinogènes, James était un brillant chimiste payé par quelques cartels pour fabriquer de puissants buvards de sa conception. Après plusieurs années passées dans un asile, il avait trouvé ce trafic plutôt lucratif, lui permettant de fournir ses propres doses gratuitement. Mais durant un mauvais trip, il eut une vision. Il vit une chose apparaître dans son esprit, la formule d’un produit chimique qu’il tenta coûte que coûte de réaliser, se privant de sommeil et de nourriture durant de nombreuses nuits. A la fin, il parvint à obtenir ce qu’il désirait : une encre contenant un dérivatif surpuissant du LSD.

Quelques jours plus tard, selon ses souhaits, son corps fut tatoué de papillons monarques réalisés avec cette encre miraculeuse. Cette drogue le plongea directement dans une fantastique hallucination où il se sentait capable de défier les plus puissants, d’écraser du poing les pires racailles de l’univers. Se prenant pour un dieu, il commença par ravager son laboratoire avant de disparaître dans les rues de San-Diego pour terrasser la vermine de la ville. Car l’encre n’avait pas pour seul effet de corrompre sa perception, elle avait surtout détruit toutes ses terminaisons nerveuses, éradiquant ainsi toute sensation de fatigue ou de douleur. Devenu incapable de ressentir le moindre mal, il devint attiré par la douleur des autres comme un papillon par une flamme, tentant de retrouver ses sensations disparues en enchaînant les combats avec le premier voyou venu.
J’étais celui qui allait lui faire le plus mal. Lorsqu’il commença à cracher du sang, je compris qu’il commençait à retrouver un peu sa lucidité. Il ne ressentirait jamais plus aucune souffrance mais son esprit, lui, tentait d’émerger du brouillard. En le voyant accroupi sur le sol de cette ruelle, me demandant de l’aider, je compris qu’il y avait d’autres personnes comme moi sur cette terre. Et que ce sont eux qu’il fallait aider en priorité. Le monde changeait, des êtres costumés sortaient de l’ombre et les mutants commençaient juste à se multiplier.

James Mostow me suivit jusqu’à ma planque où je parvins sans peine à soigner ses plaies. Et quelques semaines plus tard, à sa demande, je commençais à lui concevoir une armure volante pour me soutenir dans nos futures actions. Le terrifiant Butterfly Warrior était né, et nous allions formés ensemble un duo implacable, fondation de la future équipe Morningstar. (...)

Journal d'un vétéran Veteran2

(...) Notre groupe a toujours été fait de rencontres, il n’a pris forme qu’en croisant des êtres exceptionnels, chacun apportant sa petite pierre à l’édifice de Morningstar. On ne se décrète pas sauveur de l’humanité comme cela, encore moins super groupe du Mexique sans avoir réfléchi un minimum à nos buts, à la finalité de nos actions. Surtout lorsqu’on devient peu à peu une arme d’Etat.
Le Butterfly Warrior et moi-même avons formé un duo solide durant plusieurs années, tentant de mettre nos capacités au service des plus faibles, plus souvent des mutants opprimés d’ailleurs que de simples humains. Nous avions pour habitude de "chercher les problèmes" à bord de notre pick-up fatigué, interceptant les fréquences de la police au fil de nos pérégrinations. Certains choisissent de voyager pour le dépaysement, nous, nous préférions traverser les Etats-Unis pour déboucher ses chiottes.
Et Morningstar est vraiment née le 20 juin 1972, dans ce squat des faubourgs de la Nouvelle-Orléans, où nous avons aidé Angelina Ivy, alors qu’elle se faisait tabasser par trois militaires désirant tuer un monstre pour l’exemple. James a toujours été un peu soupe au lait, mais on ne peut pas lui reprocher sa haine farouche d’une certaine engeance milicienne patriotique, prête à tout pour éliminer ceux qui ont une couleur de peau différente, et maintenant quelques organes ou dons supplémentaires.
Pour être honnête, j’eus tout le temps nécessaire pour aider Angelina à se relever, le Warrior démontrant toute l’étendue de sa puissance et sa fureur en apprenant aux trois racistes à mastiquer du plâtre et des briques sans utiliser de fourchette.

Angelina était plus vieille que moi et avait connu la Seconde Guerre Mondiale d’une manière bien peu enviable, comme bon nombre de ceux qui y ont survécu. Dotée d’un charme indéniable, j’avoue aujourd’hui qu’Angelina paraissait pleine de fragilité à l’époque, faiblesse qui s’estompa peu à peu avec le temps pour la transformer en guerrière, comme nous tous. Son teint de porcelaine et ses longs cheveux noirs resteront à jamais gravés dans ma mémoire, comme la radiographie qu’elle me montra, pointant le fait que ses poumons étaient quasiment inexistants.

Alors que les bombes allemandes commençaient à s’abattre sur son pays, l’Angleterre, Angelina était une enfant atteinte de tuberculose. Issue d’une famille peu aisée, qui plus est dans un contexte carrément défavorable, tout laissait à penser qu’elle ne connaîtrait jamais aucun soin décent ou les couloirs d’un sanatorium. La tombe paraissait un dénouement logique à son enfance. Pourtant, des scientifiques anglais se présentèrent à sa porte pour lui proposer un remède miracle, l’entrée dans un établissement expert en la matière.
Les parents d’Angelina acceptèrent cette proposition avec enthousiasme, sans se douter qu’ils ne reverraient plus jamais leur fille, après que leur demeure ait disparu sous un obus quelques mois plus tard.

Angelina, quant à elle, rejoignit un bataillon de cobayes destiné à tester un sérum sensé lutter contre les gaz de combat du IIIème Reich. Un à un, les malheureux se retrouvaient plongés dans des salles d’expérimentations, étouffant pour permettre à quelques scientifiques d’améliorer leur copie. Un massacre à la chaîne, les souris de laboratoire étant remplacées par des pauvres gens de tous âges, aux déficiences pulmonaires avérées.
Le sérum eut un effet redoutable sur Angelina. Elle qui se trouvait désormais au seuil de la mort, recrachant son système respiratoire dans un mouchoir ensanglanté, put de nouveau respirer avec aisance. L’immersion au milieu d’un sas rempli de gaz sarin et de cadavres, ne lui provoquait pas la moindre toux, la moindre sensation d’étouffement. Tout au plus une lucidité éclairée sur l’horreur de ces expérimentations. Le sérum l’avait doté d’un puissant pouvoir d’anaérobie, lui permettant non seulement de vivre sans oxygène dans n’importe quel environnement, mais de propager également sa capacité aux personnes situées à proximité.
C’est ainsi qu’une nuit, elle parvint à faire échapper les quelques cobayes survivants, placés autour d’elle, terrassant tout le personnel du bâtiment d’expérimentation en ouvrant les valves des salles contenant les produits toxiques.

Durant plusieurs années, elle se fit oublier, vivant de petits boulots avant de rejoindre le "nouveau monde", tel un nouvel Eden dont elle était loin de se douter que sa toxicité était plus tenace que de simples gaz de combat engendrés par des déments. Malgré sa discrétion, elle croisa la route de xénophobes, en fréquentant de trop près d’autres individus dotés de super pouvoirs, comme elle, mais trop faibles ou trop fiers pour enfiler un costume moulant en lycra.

Sa vie, son expérience, sa beauté et sa sagesse nous firent persister dans notre voie. Le monde changeait, les exclus étaient désormais une nouvelle espèce, engendrée par ces mêmes humains qui préféraient éradiquer cet effet secondaire fâcheux plutôt que d’apprendre de lui. Nous ne pouvions plus compter sur Suprêman ou Miracle Woman pour nous aider, ces derniers ayant décidé de ne pas froisser le drapeau ensanglanté de leur chère patrie. Nous allions tenter de changer tout cela, en brandissant le nom de Morningstar, l’étoile du matin : Venus. Celle qui nous montre la direction, comme Angelina qui se rebaptisa "Waspstar", nom donné par les aztèques à cette planète si brillante. (...)

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